La musique, une aide dans les bons et les mauvais moments

"La musique est la langue des émotions", écrivait le philosophe Emmanuel Kant.

Dans un précédent article, je vous avais parlé de musicothérapie, utilisée à l'hôpital et en libéral. Cet été, j'aborde les bienfaits de la musique, celle que l'on écoute ou que l'on joue, à travers les expériences de Pascal, joueur de plusieurs instruments, que vous connaissez déjà, ainsi qu'Armelle, dotée d'une voix de soprano.

Un compagnon de vie

Pour se détendre, faire la fête, faciliter une introspection ou encore danser et se changer les idées, les raisons d'écouter de la musique sont nombreuses.

"C'est un soulagement du cœur pour moi", s'exclame Armelle, soprano qui anime des ateliers de chant à destination de particuliers, avec ou sans handicap, et d'associations comme l'Unisep et l'Arsep. "Avec la musique, on se sent moins seul, on peut se retrouver dans une chanson. De l'émotion se dégage, comme de la mélancolie, de la tristesse. "

Chez les Douek, la musique est une histoire de famille.

"Mon père avait joué, ma mère jouait du piano et le piano chez mes grands-mères étaient un élément fondamental de l'appartement", se remémore Pascal. "Au lycée, j'ai commencé à prendre des cours de guitare électrique. C'était quelque chose de très identitaire, pour faire partie d'un groupe, de ceux qui aimaient les Rolling Stones."

Retrouver le témoignage de Pascal

La musique fait partie de la vie d'Armelle et de Pascal depuis toujours. Elle stimule la créativité d'Armelle et lui permet de composer des musiques pour ses ateliers de vox-thérapie. Pour Pascal, c'est un besoin viscéral d'écouter de la musique, du rock, de la soul et de la world musique.

"Quand j'ai quitté définitivement Paris, j'ai choisi la ville de Sète pour son théâtre, au bord de la mer, où il y a des festivals de musique tous les étés", s'exclame Pascal, passionné. "J'ai même voulu un fauteuil roulant électrique pour y aller de façon autonome !"

La musique, dans les bons et mauvais moments

Qu'elle soit gaie, triste ou apaisante, la musique s'accorde au soin de nos humeurs. Ce qui est encore plus vraie avec une maladie chronique comme la sclérose en plaques...

Plus jeune, Pascal écoutait de la musique, quand il avait des coups de blues. Il estime que la musique aide quand on souffre, en détournant l'attention et en "faisant sortir "de la douleur.

"Ma ponction lombaire a été très douloureuse", se souvient Armelle. "Le médecin m'a dit : pour ne pas subir cette grosse douleur, chantez comme vous êtes chanteuse. Donc j'ai chanté l'Aventure de Jacques Brel à tue-tête dans les Urgences... Cela m'a aidée à extérioriser la douleur ! C'était une sorte de lumière dans la souffrance."

Un véritable partage

Qu'on l'écoute ou qu'on la joue, la musique se partage souvent en famille ou entre amis, lors d'une soirée ou d'un concert. Elle est source d'émotions intenses et de communion, parfois.

Pascal connait bien ce sentiment, lui qui a fait partie d'un groupe à Paris durant 30 ans.

"Les musiciens, de grands amis, me connaissaient avant la maladie", raconte-il. "Ils ont vu son évolution et ils ont été présents. Quand je ne pouvais plus jouer debout, ils venaient me chercher, je devais chanter assis. Mais au moins, on était ensemble..."

Armelle a longtemps été chef de chœur et elle vit ce partage lors de ses ateliers. Même les équipes hospitalières, séduites par la voix d'ange d'Armelle, lui demandaient régulièrement de chanter durant ses hospitalisations.

"Alors, je chantais avec ma perfusion, les soignants comme les patients étaient vraiment contents, "se souvient-elle avec émotion.

7000029157-08/2022